SOURDS ET ENTENDANTS : QUELLE COMMUNICATION?

EMMANUELLE LABORIT
Dans son livre, Le Cri de la Mouette, elle raconte son histoire et, à travers sa vie, dévoile le combat constant des sourds pour s’intégrer à notre société, combat qui deviendra le sien. Elle nait en 1971, sourde profonde mais ses parents ne se rendront compte qu'elle est sourde que 9 mois plus tard. Elle découvre la Langue des Signes à l’âge de 7 ans lorsque ses parents l’inscrivent à l’IVT, où elle rencontre Alfredo Corrado, le directeur et fondateur de cet établissement. Grâce à lui, elle dit ne plus avoir honte de parler en LSF.
Emmanuelle Laborit est l’actuelle directrice de l’International Visual Theatre (IVT) à Paris; elle est la première actrice sourde à avoir reçu un Molière, pour son rôle dans la pièce de Mark Medoff : Les Enfants du Silence. C’est aussi une défenseure engagée, qui se bat pour que la Langue des Signes (LSF) soit inscrite dans la Constitution Française en tant que Langue de France, qui défend le droit à la culture pour les sourds.

En 1993, elle joue son premier rôle en tant que comédienne professionnelle dans la mise en scène des Enfants du Silence par Jean Dalric et Levent Beskardes. Cette pièce raconte l’histoire d’une jeune femme sourde, Sarah interprétée par Emmanuelle Laborit, qui tombe amoureuse de son professeur Jacques Leeds et lui fait découvrir son monde. Elle refuse de lire sur les lèvres pour conserver entièrement son identité en tant que Sourde. C’est à l’issue de cette pièce qu’Emmanuelle Laborit recevra le Molière de la révélation théâtrale. En 1994, elle publie son autobiographie, Le Cri de la Mouette, qui sera traduit en 14 langues et qui témoigne des difficultés pour les sourds de s'intégrer au monde entendant. En 1995, elle met en scène pour le festival d'Avignon Antigone de Sophocle, en Langue des Signes uniquement. En 2003, elle prend la direction de l'IVT avec comme ambition de créer un Centre International d'Art et de Culture Sourde.
Son grand objectif est « d’attirer le public entendant, le faire passer par toutes les émotions et l’amener à prendre conscience de la condition des sourds » (propos recueillis par Le Monde).